16 mars 2018 Articles de fond
Plusieurs d’entre nous sommes attachés à la qualité de vie de nos quartiers. Ce rapport affectif à l’espace n’est pas toujours facile à définir, car il est plus souvent intuitif que raisonné. La construction d’un projet immobilier plus dense ou comprenant des activités jusqu’ici étrangères au quartier suscite plusieurs interrogations. Comment avoir l’assurance que celui-ci sera à la hauteur de nos attentes et compatible avec la vie du quartier?
Les démarches de participation citoyenne sont-elles de réelles opportunités pour s’exprimer et avancer des idées? Et comment expliquer le concept d’acceptabilité sociale auquel on réfère si souvent lors de ces démarches?
Mettre en lumière les grands enjeux
Certains experts suggèrent que l’acceptabilité sociale réfère à un processus et non à l’acceptation d’un projet. Ce sont les compromis que ce processus engendre qui font avancer en permettant à chacun de comprendre les enjeux auxquels fait face la communauté à travers son milieu de vie. C’est un terrain fertile aux échanges, un contexte propice au questionnement des idées, qui permet de définir et de justifier les balises d’un projet dans un esprit de collaboration.
L’acceptabilité sociale implique une démarche par étape qui valorise le savoir des citoyens et encourage l’expression de visions différentes. Elle permet de rassembler une partie de l’information nécessaire à l’évaluation des impacts sur la collectivité d’un changement ou d’un projet à venir dans un milieu donné. Il est alors possible d’identifier les possibilités offertes aux différentes parties prenantes, et de construire ensemble sur la base de celles-ci. Une démarche d’acceptabilité sociale est donc un processus porteur de changement qui vise à établir les conditions propices à la prise de parole de chaque personne.
Il ne s’agit pas d’une consultation symbolique où tout est décidé d’avance et où seul les gens qui parlent haut et fort ont leur place. Au contraire, la réflexion des citoyens et celle des professionnels sont appelées à évoluer. En effet, au contact de nouveaux arguments ou bien se faisant expliquer le projet sous un autre angle, chacun enrichit sa connaissance du projet et devient plus apte à bien comprendre les enjeux de chacun des acteurs impliqués dans le processus.
La controverse porteuse d’innovation
Selon certains experts, le concept d’acceptabilité sociale est difficile à saisir et à déterminer avec précision. Il est plus facile de décrire ce qu’il n’est pas. Par exemple, il ne signifie pas qu’il y a absence d’opposition, ou qu’il y a présence d’unanimité en faveur ou en défaveur d’un projet. Chaque personne concernée et ayant des intérêts différents soupèse, à sa façon, les avantages ou les bénéfices d’un projet par rapport à des gains ou des inconvénients anticipés. Il doit donc y avoir une volonté réelle d’apprendre des autres et d’écouter de manière active de façon à échanger nos points de vue dans le respect de tous et chacun. Les divergences de points de vue deviennent alors un élément susceptible d’améliorer la qualité du projet et de prévoir les impacts sur le quartier qui devraient être compensés. C’est pourquoi il est important de s’impliquer, de questionner et de lire les informations qui sont mises à notre disposition. Que l’on soit a priori pour le projet ou que l’on soit contre, il ne faut pas manquer de se présenter aux rencontres de participation citoyenne ou de participer en ligne lorsque c’est possible. C’est l’occasion de faire entendre notre voix pour bonifier le projet et le rendre réaliste vis-à-vis nos aspirations au sein de la collectivité.