26 mars 2019 Articles de fond | Outils
Cette série de fiches propose un aperçu des différentes formes de densification, des méthodes pour évaluer la qualité d'un projet, et des occasions de s'exprimer sur la transformation des milieux de vie. Les autres fiches de la série sont accessibles ici.
Une fois qu’on sait pourquoi densifier... comment bien s’y prendre?
Chaque collectivité est un ensemble composé de milieux variés : un centre-ville compact qui rassemble les institutions publiques, un ancien quartier ouvrier construit près d’une usine, une banlieue d’après-guerre aux rues en culs-de-sac, etc. Tous les types de milieux peuvent accueillir des interventions de densification. Toutefois, ces dernières devraient se concrétiser de façon différente dans chaque quartier ou voisinage, afin de tenir compte de leur caractère spécifique.
Dans tous les cas, les possibilités sont nombreuses : terrains vacants, bâtiments vétustes, stationnements de surface, parcelles sous-exploitées, rues trop larges, etc.
Les occasions de consolider les milieux de vie sont multiples / Vivre en Ville
Les transformations peuvent prendre plusieurs formes
Densification invisible
Dans Kitsilano, un quartier résidentiel de Vancouver, cette maison cache en réalité trois logements. Source : Vivre en Ville
C’est possible de densifier sans même que ça ne paraisse. La subdivision et l'agrandissement de logements (en ajoutant une annexe à un bâtiment, par exemple), ainsi que la construction de logements dits «accessoires», sont différentes façons d’intervenir dans les milieux déjà bâtis pour y accueillir de nouveaux ménages. On peut ainsi faire profiter des qualités d’un quartier à un plus grand nombre!
Ce genre de densification peut aussi permettre d’introduire ou d’ajouter des logements multigénérationnels ou bien donner la chance à des résidents actuels de demeurer plus longtemps dans leur quartier en leur offrant un logement adapté à leurs nouveaux besoins.
Densification discrète
Un triplex remplace un bungalow, sans dénaturer le paysage de la rue, notamment grâce à la conservation de l’arbre en façade avant et le gabarit qui s’assimile à celui de la maison voisine. Source : Vivre en Ville
L’ajout d’un étage sur un bâtiment existant ou le remplacement d’un bâtiment de faible densité (p. ex. une maison individuelle remplacée par un jumelé) permettent la densification discrète d’un quartier. Ce type de densification peut néanmoins avoir un impact sur le voisinage. En effet, il se peut que ces projets aient un effet sur les vues, l’ensoleillement, l’intimité des résidents actuels ou même la conservation des arbres.
Afin de contrer les effets négatifs que pourraient avoir ces projets de densification sur le voisinage, une conception réfléchie et adaptée est essentielle. La position des fenêtres, le traitement du stationnement et l’orientation des balcons sont autant d’éléments qui peuvent contribuer au bon voisinage. Par ailleurs, l’alignement des bâtiments, leur hauteur, leur apparence et même l’aménagement paysager peuvent contribuer à une transformation réussie qui respecte le caractère du milieu.
Dans un quartier de maisons individuelles, il peut être possible d’augmenter de 15 % le nombre de ménages sans que ça ne paraisse, grâce à la densification invisible. Pour comparer, la croissance attendue pour la Communauté métropolitaine de Montréal est de 14% en 20 ans.
Vivre en Ville, 2016 ; Communauté Métropolitaine de Montréal, 2016.Densification marquante
Un projet immobilier de grand envergure qui contribue à la requalification d’un ancien site industriel, à deux pas d’une station de métro, d’un bibliothèque, d’une rue commerciale et d’une garderie. Une localisation gagnante, où les résidents auront accès à une foule de services tout près de leur logement! / Vivre en Ville
Les formes de densification invisibles et discrètes ne sont pas toujours suffisantes pour satisfaire la demande en logements ou encore pour contrebalancer l'investissement requis pour la construction du projet. Certaines transformations plus importantes peuvent être justifiées dans des milieux stratégiquement situés, par exemple aux abords d’une rue commerciale ou d’un coeur de quartier, où l’on pourrait améliorer l’accès aux commerces et services pour un plus grand nombre de résidents, ou dans des secteurs en perte de vitesse où l’arrivée de nouveaux ménages pourrait contribuer à garder une école ouverte ou à attirer une nouvelle épicerie.
Ces projets plus marquants peuvent tout de même être conçus à échelle humaine et s’intégrer à leur voisinage. Rappelons-nous, la densité ne réside pas seulement dans la hauteur!
Plus que l’ajout de logements… intensifier et consolider!
Les transformations associées à la densification urbaine ne concernent pas seulement les habitations. La venue de nouveaux résidents dans un quartier permettra peut-être également à une nouvelle boulangerie, à une pharmacie ou bien à une garderie de s’installer au coin de la rue.
L’ajout de nouvelles activités et de nouveaux équipements (commerces, institutions, services publics, etc.) rend le secteur propice aux déplacements actifs quotidiens, en plus de participer à l’animation du quartier à toute heure de la journée.
Il est également possible de créer des bâtiments mixtes en ajoutant des logements ou des bureaux au-dessus d’un rez-de-chaussée occupé par un commerce, par exemple. On parle alors de mixité verticale.
Comment savoir si un projet est adapté au milieu dans lequel il s’inscrit? S’il prend en compte le caractère particulier du quartier? Se doter d’outils pour évaluer les transformations est une première étape! C'est ce que proposera la fiche 5 de cette série, ainsi que notre section outils.
Cette série de fiches propose un aperçu des différentes formes de densification, des méthodes pour évaluer la qualité d'un projet, et des occasions de s'exprimer sur la transformation des milieux de vie. Pour poursuivre votre lecture: