Lexique

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Afin de clarifier certaines notions utilisées dans les portraits de la densification, voici quelques définitions. Sauf indication contraire, la source des définitions est Vivre en Ville.

Définitions

L’addition de nouveaux bâtiments est un type de densification qui consiste à construire un ou plusieurs nouveaux logements sur un terrain vacant ou sous-exploité, comme un stationnement de surface. 

L’agrandissement d’un bâtiment contribue à la densification lorsque l’ajout de superficie à celui-ci permet d’y accueillir un ou plusieurs nouveaux logements.

Le comité consultatif d’urbanisme (CCU) est un organisme qui donne son avis au conseil municipal pour l’aider à prendre des décisions en matière d’urbanisme, entre autres quand, pour une demande de permis, le conseil municipal doit utiliser un pouvoir discrétionnaire. Le CCU est composé d’au moins un membre du conseil et de résidents de la municipalité (Québec, MAMH, 2010). 

Les commerces et services de proximité désignent les commerces et services qui répondent aux besoins du quotidien et auxquels on se rend de manière fréquente, comme l’épicerie. 

La compacité urbaine peut être définie comme le rapport entre les surfaces bâties et non bâties. Par exemple, la compacité peut être accrue en réduisant la largeur des rues et les marges de recul des bâtiments pour rapprocher ces derniers les uns des autres et, par le fait même, accroître la densité du quartier. La compacité est donc ce qui permet à un quartier composé de bâtiments de faible hauteur d’atteindre une densité élevée.

La consolidation urbaine consiste à optimiser l’utilisation d’un espace sous-utilisé sans en modifier la vocation. La consolidation peut, par exemple, prendre la forme d’un réaménagement d’espaces publics (rues, places, parcs, etc.), d’une réhabilitation de bâtiments abandonnés, d’un agrandissement de bâtiments existants ou d’une addition de bâtiments similaires à ceux déjà présents (Vivre en Ville, d’après Sokoloff, 1999).

La densification est un mode de croissance de la ville. En opposition à l’étalement urbain, la densification consiste à accroître le nombre de logements ou d’habitants au sein d’un milieu déjà urbanisé, permettant ainsi d’éviter la perte de terres agricoles et d’espaces naturels ainsi que le prolongement coûteux des infrastructures urbaines.

La densité résidentielle brute se définit comme le rapport entre le nombre de logements d’un quartier et la superficie totale de ce dernier incluant la superficie des rues, trottoirs et espaces publics. Cette mesure peut être utilisée pour évaluer la rentabilité des espaces et des équipements publics mis en place dans un quartier. 

La densité résidentielle nette (ou densité nette) se définit comme le rapport entre le nombre de logements d’un site et la superficie de ce dernier, en excluant les rues et espaces publics. 

Les dents creuses sont des lots vacants souvent situés entre deux bâtiments. Ils présentent un potentiel non négligeable pour la densification. 

L’échelle humaine d’un milieu est une qualité résultant d’un ensemble de mesures prises pour assurer le confort, le plaisir et la sécurité des personnes. Elle reflète une relation proportionnelle harmonieuse de l’environnement urbain par rapport à la dimension humaine (Vivre en Ville, d’après Jan Gehl, 2010 et City of Toronto, 2013).

L’encadrement d’un lieu est une qualité résultant de la création de bordures pour créer une ambiance chaleureuse, en opposition aux vastes espaces qui sont perçus comme étant impersonnels. Un espace encadré donne plus d'éléments à observer et rend l'expérience piétonnière plus stimulante. 

L'îlot est une portion du territoire délimitée par des voies de circulation qui en définissent ainsi la forme. Il est divisé en lots.

L’implantation désigne la disposition d’un bâtiment sur son lot et par rapport à la rue et aux bâtiments voisins.

Le logement social constitue du logement à but non lucratif de propriété collective qui est subventionné. Il a pour but d’offrir à des personnes démunies un logement de qualité à un prix abordable et de maintenir celles-ci dans leur milieu. Les offices municipaux d’habitations (OMH), des organismes à but non lucratif (OBNL) et des coopératives d’habitation (COOP) en sont les gestionnaires (Québec, MSSS, 2007). 

Le lot désigne une portion d'îlot. Il s’agit d’un terrain qui sera attribué à une personne physique ou morale (Vivre en Ville, d’après Merlin et Choay, 2015).

La marchabilité (ou le potentiel piétonnier) représente la capacité d’un milieu à faciliter les déplacements à pied (Vivre en Ville, d’après Reyburn, 2010). Ce potentiel est déterminé selon le confort et la sécurité des piétons, la capacité de ceux-ci à rejoindre des destinations variées dans un délai raisonnable et l’intérêt visuel des parcours piétonniers (Southworth, 2005, cité dans Québec. INSPQ, 2014).

Un ménage constitue l’ensemble des personnes résidant dans un même logement, qu’elles aient ou non des liens de parenté entre elles (Vivre en Ville, d’après Merlin et Choay, 2015).

La mixité sociale (ou diversité sociale) réfère à la cohabitation, en un même endroit, de personnes appartenant à des catégories socioprofessionnelles, à des cultures, à des nationalités ou à des tranches d'âge différentes. 

La mixité d’activités réfère à la présence de différentes activités dans un même lieu : résidences, bureaux, commerces, institutions, services publics, parcs, etc. La répartition mixte des activités sur le territoire favorise la proximité entre les habitations et les lieux de travail ou de consommation et réduit ainsi les distances à parcourir. Le notion de mixité s’oppose à celle de ségrégation des activités.

La mixité verticale fait référence à la mixité des activités dans un même bâtiment qui comporte plusieurs étages. Elle consiste le plus souvent en une occupation commerciale du rez-de-chaussée, et des activités résidentielles ou de bureaux aux étages. 

La mobilité active désigne l’ensemble des modes de déplacement non motorisés (p. ex. la marche, le vélo, la trottinette, etc.).

Le navettage correspond aux déplacements quotidiens effectués par les personnes entre leur lieu de résidence et celui de leur occupation principale (travail, études, etc.). 

Une noue est un fossé peu profond, large et végétalisé, comportant un fond drainant. Elle sert à recueillir les eaux de pluie, à les traiter et à les infiltrer (Québec, MAMROT, 2010).

Le plan d’urbanisme est le document de planification qui présente une vision d'ensemble de l'aménagement du territoire d’une municipalité. Il établit les lignes directrices de l'organisation spatiale et physique de cette municipalité. Ce document contient les politiques d’urbanisme arrêtées par le conseil municipal qui guideront sa prise de décision dans le futur. Cet outil permet d’assurer une cohérence dans les choix d’interventions, tout en prenant en compte les besoins et préoccupations des citoyens de même que la situation financière de la municipalité (Québec, MAMH, 2010). À la Ville de Québec, le plan d’urbanisme est appelé le Plan directeur d'aménagement et de développement.

Le projet particulier fait référence à un projet soumis au règlement sur les projets particuliers de construction, de modification ou d'occupation d'un immeuble (PPCMOI).

Le programme particulier d'urbanisme (PPU) est une composante du plan d'urbanisme qui apporte des précisions concernant la planification d’un secteur pour lequel une attention particulière devrait être portée, par exemple le centre-ville ou le noyau villageois (Québec, MAMH, 2010). 

Le recyclage à vocation résidentielle vise à requalifier un bâtiment désaffecté par sa conversion architecturale, afin de lui attribuer une vocation résidentielle et à le faire participer à la densification des milieux construits.

Le règlement de zonage sert à diviser le territoire d’une municipalité en zones et à déterminer, pour chacune, les usages des terrains et des bâtiments, ainsi que l’implantation, la forme et l’apparence des constructions. Le règlement de zonage de plusieurs arrondissements montréalais est appelé le Règlement d'urbanisme. Ce règlement fixe des règles quantitatives, par exemple la hauteur des bâtiments, et donc non discrétionnaires. Ces normes rigides peuvent, dans certains cas, rendre pertinente l’adoption d’autres règlements qui donnent au conseil municipal un pouvoir discrétionnaire permettant un certain degré de latitude dans la décision, par exemple les règlements sur les dérogations mineures, sur les plans d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA), sur les usages conditionnels et sur les projets particuliers de construction, de modification ou d’occupation d’un immeuble (PPCMOI) (Québec, MAMH, 2010). 

Le règlement sur les plans d'implantation et d'intégration architecturale (PIIA) sert à encadrer la qualité de l’implantation et l’intégration architecturale d’une construction ou, autrement dit, à s’assurer qu’un projet soit esthétique et bien intégré. L’évaluation qualitative, à partir de critères prédéfinis, permet de tenir compte des particularités de chaque situation (Québec, MAMH, 2010).  

Le règlement sur les projets particuliers de construction, de modification ou d'occupation d'un immeuble (PPCMOI) vise à permettre, à certaines conditions, qu'un projet soit réalisé malgré le fait qu'il déroge à certains règlements d'urbanisme. Il sert à permettre la réalisation de projets structurants qui sont des occasions à saisir pour la communauté et qui respectent les objectifs du plan d’urbanisme (Québec, MAMH, 2010). 

Le règlement sur les plans d'aménagement d'ensemble (PAE) permet à la municipalité d’inviter les promoteurs et propriétaires à faire preuve d’initiative et à proposer eux-mêmes, pour un secteur donné, une planification détaillée en vue d’obtenir un permis ou un certificat. Ce règlement sert dans les situations où il est difficile de prévoir à l’avance ce que deviendra un terrain et, conséquemment, quelles normes devraient s’appliquer. Il permet donc un contrôle plus souple et un dialogue entre la municipalité et les promoteurs (Québec, MAMH, 2010). 

La réhabilitation d’un bâtiment est une opération qui a pour but de mettre aux normes un bâtiment pour en améliorer le confort ou en éviter la démolition, le cas échéant (Vivre en Ville et Écobâtiment, 2017).

Le remplacement d’un bâtiment pour densification est l’action de démolir un édifice pour construire au même endroit un bâtiment comportant plus de logements que le précédent. 

La rénovation désigne les opérations par lesquelles un bâtiment ou l’un de ses éléments voit sa condition améliorée, par l’utilisation de matériaux neufs, en remplacement des parties endommagées ou obsolètes (Vivre en Ville et Écobâtiment, 2017).

La requalification urbaine est un changement de fonctionnement ou de vocation afin de faire jouer à un quartier un rôle nouveau. Il ne s’agit pas d’une simple opération esthétique, mais d’un effort considérable de transformation. Cela peut se concrétiser par l’accueil d’activités et d’usages complémentaires, par la reconfiguration significative de la trame de rues, par l’ajout d’espaces publics qui faisaient défaut ou par une densification importante, à titre d’exemples (Vivre en Ville, d’après Paradis, 2014).

La revitalisation consiste à réanimer les activités et à régénérer un milieu ayant connu un déclin, un objectif atteignable via des interventions urbanistiques de consolidation ou de requalification. Une certaine revitalisation – quoique plus fragile – peut également être obtenue sans avoir recours à une intervention urbanistique, par exemple à l’aide de programmes économiques ou culturels, comme des incitatifs financiers à l'établissement d’entreprises ou d’artisans dans un quartier. 

Le schéma d’aménagement et de développement (SAD) est le document de planification d'une municipalité régionale de comté (MRC) qui établit les lignes directrices en matière d’aménagement du territoire pour les municipalités qui composent celle-ci. Il reflète un consensus en ce qui concerne les enjeux régionaux et les interventions à prioriser. Les municipalités doivent s’y conformer dans l’élaboration de leurs plans d’urbanisme et règlements respectifs. Le SAD peut, par exemple, désigner les lieux plus propices à être densifiés (MAMH, 2010). 

Le taux d'inoccupation désigne la proportion des logements locatifs, peu importe leur typologie, qui sont inoccupés. Cette donnée est cruciale pour évaluer l'état du marché locatif puisqu'un certain seuil de vacance est nécessaire afin que de nouveaux ménages soient en mesure de trouver un logement adéquat. Généralement, le taux d’équilibre accepté est de 3 %, c'est-à-dire la situation dans laquelle les locataires trouvent facilement un logement, et que les locateurs trouvent facilement des locataires. Cependant, l'atteinte de ce seuil ne se solde pas nécessairement par une situation équilibrée dans l'ensemble du marché, ni par un ralentissement des hausses de loyers.

La volumétrie d’un bâtiment réfère aux formes et aux dimensions physiques des différents volumes qui le composent. 

Références

CITY OF TORONTO. Tall Building Design Guidelines, [En ligne], 2013. [https://www.toronto.ca/wp-content/uploads/2018/01/96ea-cityplanning-tall-buildings-may2013-final-AODA.pdf]. (Consulté le 14 décembre 2020).

GEHL, Jan. Cities for People, 2e éd. Washington, DC, Island Press, 2010, 288 p.

MAMH [MINISTÈRE DES AFFAIRES MUNICIPALES ET DE L’HABITATION]. Guide de la prise de décision en urbanisme, [En ligne], 2010. [https://www.mamh.gouv.qc.ca/amenagement-du-territoire/guide-la-prise-de-decision-en-urbanisme/planification]. (Consulté le 11 décembre 2020).

MAMROT. [MINISTÈRE DES AFFAIRES MUNICIPALES, DES RÉGIONS ET DE L’OCCUPATION DU TERRITOIRE] La gestion durable des eaux de pluie, Guide de bonnes pratiques sur la planification territoriale et le développement durable, 2010, 118 p. (Planification territoriale et développement durable).

MERLIN, Pierre et François CHOAY. Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, PUF, Presses universitaires de France : Paris, 2015, 839 p. 

PARADIS, David (2014). « Contrer l’étalement urbain : reconstruire les villes et les banlieues sur elles-mêmes », Urbanité, Automne 2014, p. 22-24.

QUÉBEC. INSPQ [INSTITUT NATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE]. Potentiel piétonnier et utilisation des modes de transport actif pour aller au travail au Québec : État des lieux et perspectives d'interventions, Gouvernement du Québec, 2014, 109 p. [https://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/1935_Potentiel_Pietonnier_Travail.pdf]. (Consulté le 11 décembre 2020). 

QUÉBEC. MSSS. [MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX]. Cadre de référence sur le soutien communautaire en logement social, Une intervention intersectorielle des réseaux de la santé et des services sociaux et de l’habitation, [En ligne], 2007. [http://www.habitation.gouv.qc.ca/fileadmin/internet/centredoc/NS19808.pdf] (Consulté le 11 décembre 2020).

REYBURN, Stefan. « L’urbanisme favorable à la santé : une revue des connaissances actuelles sur l’obésité et l’environnement bâti », Environnement urbain / Urban Environment, [En ligne], 2010. [https://journals.openedition.org/eue/788] (Consulté le 11 décembre 2020).

SOKOLOFF, Béatrice. Barcelone : ou comment refaire une ville, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, 1999, 219 p.

SOUTHWORTH, Michael. « Designing the Walkable City », Journal of Urban Planning and Development, vol. 131, n° 4, [En ligne], 2005, p. 246‑257.[https://ascelibrary.org/doi/pdf/10.1061/%28ASCE%290733-9488%282005%29131%3A4%28246%29] (Consulté le 11 décembre 2020).

VIVRE EN VILLE. Collectivitesviables.org, [En ligne]. [collectivitesviables.org] (Consulté le 11 décembre 2020).

VIVRE EN VILLE. Croître sans s’étaler : où et comment reconstruire la ville sur elle-même, 2016, 123 p. (Outiller le Québec ; 7).

VIVRE EN VILLE ET ÉCOBÂTIMENT. Réussir l’habitat dense : dix clés pour des habitations compactes, attrayantes et performantes, 2017, 132 p. (Outiller le Québec; 9).