La rivière Saint-Charles
Rapprocher la nature des quartiers densément peuplés
Ville
Québec
Quartier
Saint-Roch, Saint-Sauveur, Vanier, Limoilou
Type d'intervention
Espace public en lien avec des projets de densification
Réalisation
Ville de Québec
Source : Vivre en Ville
Une densification qui va de pair avec un verdissement
Les quartiers centraux de Québec connaissent une véritable transformation depuis les dernières décennies. La construction de nombreux nouveaux logements dans les quartiers Saint-Roch, Saint-Sauveur, Vanier et Limoilou s’est également accompagnée de l’aménagement d’espaces publics, dont les plus connus sont le jardin Jean-Paul-L’Allier et le parc linéaire de la Rivière-Saint-Charles.
Ces quartiers, à distance de marche du principal pôle d’emplois de la région, ont donc à la fois accueilli de nouveaux voisins et des espaces verts de qualité. Un exemple où densification [?] et verdissement vont de pair.
Une renaturalisation initiée par une mobilisation citoyenne
Au milieu des années 1990, des efforts issus de mouvements citoyens amorcent la renaturalisation des berges de la rivière Saint-Charles. Des consultations publiques sont menées par la Ville de Québec et permettent à la population riveraine de faire part de son appui au projet.
Les murs de béton qui encadrent la rivière sur sept kilomètres depuis les années 1970 sont alors démantelés en plusieurs phases et laissent graduellement place à des berges végétalisées et naturelles. La Ville y aménage également le sentier piétonnier et multifonctionnel de plusieurs kilomètres que des centaines de résidents empruntent aujourd’hui au quotidien.
Une escapade nature depuis les quartiers denses. Un sentier piétonnier de près de 30 kilomètres longe la rivière jusqu’à sa source, le lac Saint-Charles, offrant un accès à plusieurs parcs au passage. Au cœur de la ville de Québec, ce sentier est doublé d’une piste multifonctionnelle sur près de neuf kilomètres, accueillant vélos, trottinettes, triporteurs, etc. L’hiver, des pistes de ski de fond y sont aménagées. Source : Vivre en Ville
Se rapprocher de la nature, sans déménager
L’attrait de la nature amène plusieurs ménages [?] à déménager en périphérie des villes. La renaturalisation des berges de la rivière Saint-Charles a permis de renforcer l’attractivité des secteurs denses et d’offrir à la fois la proximité des centres d’emplois et l’accès à la nature. Nécessairement, la proximité à la rivière et à son parc linéaire est presque systématiquement mentionnée dans les annonces de vente ou de location de logements dans les environs.
Un corridor naturel à la porte plutôt qu’une cour privée. Un environnement naturel de qualité est d’autant plus crucial que les résidents n’ont pas toujours accès à une cour privée en milieu dense. Certains ont même accès à cet espace vert de qualité sans avoir à traverser une rue, un avantage pour les parents qui cherchent à offrir de l’autonomie à leurs enfants dans un environnement sécuritaire. Plus qu’un espace gazonné, ce parc linéaire permet de prolonger son séjour en nature sur plusieurs kilomètres et d’y observer une faune et une flore diversifiées. Source : Vivre en Ville
Un exemple de biodiversité au cœur de milieux densément habités. Le parc linéaire de la rivière Saint-Charles présente une diversité d’aménagements qui sont autant d’habitats : arbres, haies, milieux humides, plans d’eau, etc. Cet écosystème aquatique et riverain naturel permet donc de renforcer les continuités écologiques et d’offrir des espaces relais à diverses espèces, notamment un grand nombre d’oiseaux. Source : Vivre en Ville
En a-t-on vraiment besoin?
Les bénéfices associés aux espaces verts en milieu urbain sont multiples. Le verdissement présente plusieurs avantages écologiques, sociaux et économiques, à la fois pour les résidents des secteurs concernés, la collectivité et la municipalité. En effet, que ce soit la qualité des espaces verts, la proximité des équipements ou encore l’accessibilité et la mobilité active [?], le parc linéaire accroît la qualité de vie dans ces quartiers. Un élément crucial alors que ces derniers sont appelés à se densifier compte tenu de leur localisation stratégique près du principal pôle d’emplois de la région.
Une bonne raison de marcher et de pédaler au quotidien. L’ajout récent ou en cours de passerelles piétonnes et cyclables, comme celle sur l’image, améliore l’accès à nombre de commerces, emplois et équipements. Source : Google Street View
Une infrastructure majeure en transport actif
Le parc linéaire et sa piste multifonctionnelle jouent un rôle majeur et structurant sur les milieux construits adjacents en offrant des voies de déplacement exclusives aux modes actifs. Ils créent des liens entre les quartiers limitrophes à la rivière tout en évitant le réseau de rues et la circulation automobile, offrant trajets directs, confort et sécurité aux usagers de tous âges, que ce soit à pied ou à vélo.
La piste relie et traverse plusieurs parcs dotés d’équipements : parc de l’Anse-à-Cartier, parc D’Iberville, parc de la Pointe-aux-Lièvres, parc Victoria, parc du Pont-Scott, etc.
Des quartiers denses, des investissements qui bénéficient au plus grand nombre. Les quartiers entourant le parc linéaire de la Rivière-Saint-Charles sont parmi les plus densément peuplés de la ville de Québec. Les investissements publics consentis pour son aménagement, été comme hiver, bénéficient donc à un grand nombre de personnes qui y ont aisément accès à pied ou à vélo. Note : Les immeubles résidentiels récents identifiés sur la carte servent à illustrer une partie de la transformation des quartiers. Ils ne constituent pas un inventaire exhaustif des bâtiments récents.
Que dit le zonage?
Les abords de la rivière Saint-Charles sont identifiés comme zone de récréation, de parc et d’espace vert, libérant ainsi un espace public auquel font face de multiples habitations.
Dans ses documents de planification, la Ville de Québec soutient encore aujourd’hui l’importance de mettre en valeur le paysage urbain et les quartiers bordant la rivière Saint-Charles. Elle voit l’aménagement du parc linéaire comme une occasion de consolider les milieux construits adjacents, compte tenu de l’attractivité que ces investissements publics génèrent auprès de nouveaux résidents. La Ville souligne que la consolidation [?] de ces milieux construits peut se faire par l’insertion, la conversion et la restauration des immeubles existants et présentant un potentiel.
De plus, l’aménagement du parc est perçu par la Ville comme outil pour la vitalité des commerces et services des quartiers adjacents qui bénéficient d’un nouvel achalandage tant des usagers que des nouveaux résidents. Une offre récréative quatre saisons et l’amélioration de l’accessibilité aux berges figurent parmi les objectifs du Plan de mise en valeur des rivières de Québec, dont la rivière Saint-Charles.
En bref
Les bons coups
- L’aménagement d’espaces publics permettant de donner aux résidents un accès direct aux berges
- La renaturalisation des berges permettant le développement et le maintien d’une biodiversité en ville
- La rivière et ses berges qui incitent les ménages [?] à s’établir dans les quartiers centraux, attirés par les avantages de la nature
- L’attractivité de la rivière Saint-Charles bénéfique à la vitalité des commerces sur les axes commerciaux et dans les noyaux des quartiers adjacents
- La consolidation des secteurs s'inscrivant au cœur d’une planification municipale réfléchie et axée sur la mobilité active [?]
- Le réseau de déplacement actif intégré aux berges incitant les riverains à adopter des modes de déplacements doux
Les points faibles
- L'incapacité d'utiliser la piste multifonctionnelle pour les cyclistes en hiver lorsque celle-ci est damnée au profit d’une utilisation principalement récréative sur neige
- Le manque de connectivité directe entre la passerelle cyclopiétonne des Trois-Sœurs et le réseau de rues du quartier Saint-Sauveur
Références
ASSOCIATION DES ARCHITECTES PAYSAGISTES DU QUÉBEC. Rivière Saint-Charles, [En ligne], s.d. [https://aapq.org/laureats/projets/riviere-st-charles]. (Consulté le 7 décembre 2020).
ATELIER PHUSIS. La rivière Saint-Charles, un bel exemple de biodiversité en ville, [En ligne], 5 avril 2016. [http://atelier-phusis.com/riviere-saint-charles-biodiversite-ville-quebec/]. (Consulté le 7 décembre 2020).
VILLE DE QUÉBEC. Plan de mise en valeur des rivières de Québec, [En ligne], s.d. [https://www.ville.quebec.qc.ca/apropos/planification-orientations/environnement/eau/rivieres/index.aspx]. (Consulté le 7 décembre 2020).
VILLE DE QUÉBEC. Plan directeur d’aménagement et de développement. Les milieux adjacents au parc linéaire des rivières Saint-Charles et du Berger, [En ligne], s.d. [PDF]. (Consulté le 7 décembre 2020).
VILLE DE QUÉBEC. Programme particulier d’urbanisme pour l'entrée de ville du quartier Saint-Roch, [En ligne], 19 juin 2017. [PDF]. (Consulté le 7 décembre 2020).
VIVRE EN VILLE. Une rivière transformée au centre-ville, Oui dans ma cour, [En ligne], s.d. [https://ouidansmacour.quebec/magazine/articles/une-riviere-transformee-au-centre-ville/]. (Consulté le 7 décembre 2020).
VIVRE EN VILLE. Verdissement en contexte de densification, Collectivitesviables.org, [En ligne], s.d. [http://collectivitesviables.org/articles/verdissement-en-contexte-de-densification.aspx]. (Consulté le 7 décembre 2020).