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Marie

Mile-End, Montréal

Source : Mélissa Tremblay, photographe professionnelle - Vivre en Ville

« Nous avions une grande maison familiale dans le Vieux-Lévis », se souvient Marie. Pour celle qui a vécu jusqu’en 2003 dans le « berceau de la coopération », la migration pour son travail, d’abord vers Paris, puis vers Montréal en 2007, a été synonyme de désencombrement. Au fil des ans, elle a appris à se délester et vit maintenant dans un 3 ½. « C’est plus simple. Je n’ai pas besoin de plus que ça. »

Depuis le début de 2019, elle vit seule dans une coopérative de 92 logements tout récemment construite, située dans le quartier Mile-End, à Montréal : « C’est un quartier hyper recherché, près du métro, de tous les services, et surtout de mes trois fils. » 

Marie a fait savoir son intérêt pour habiter la future coopérative dans les débuts du projet; elle a fait partie des premiers résidents à y emménager. Elle a ainsi eu l’occasion de rencontrer ses voisins au fur et à mesure de leur arrivée. Source : Mélissa Tremblay, photographe professionnelle - Vivre en Ville

C’est la première fois que Marie vit dans un immeuble d’appartements et dans une coopérative. Un changement radical qu’elle apprécie. « Ici, nous profitons d’un milieu humain riche, multiâges, familial et multiethnique. Il y a beaucoup d’entraide. » Mais ce n’est pas fait pour tout le monde, la vie dans une coop d’habitation : « On doit effectuer plusieurs tâches communes pour garder notre coopérative en santé. » Dans son cas, elle ne compte pas ses heures et contribue activement à l’aménagement et à l’entretien du terrain de la coop, ce qu’elle adore.

Marie n’a pas à craindre de ne plus être capable de conduire sa voiture, puisque tous les services se trouvent à proximité. « C’est le bonheur total ici. Je suis proche de trois beaux parcs, trois cinémas, trois théâtres, trois bibliothèques. Trois bibliothèques! Je n’arrive pas à le croire! » La densité, c’est donc d’abord l’accessibilité et l’abondance de l’offre socioculturelle pour Marie. Source : Mélissa Tremblay, photographe professionnelle - Vivre en Ville

À son arrivée à Montréal, Marie ne connaissait pas bien le marché du logement. « Les prix étaient exorbitants. Je me suis donc tournée vers la location, pour être plus libre : quand il y a un problème, c’est toujours possible de s’en aller. Le malheur, par contre, c’est que les propriétaires peuvent t’évincer de ton logement pour se l’approprier. » Comme de fait, Marie s’est fait évincer deux fois plutôt qu’une depuis son arrivée dans la métropole. 

« À Montréal, faut avoir un bon réseau, être débrouillard et chanceux pour trouver un appartement à prix abordable, en bonne condition et sécuritaire. Ils sont rares et chers. Pas facile en plus d’être une femme, seule et vieillissante. Mais ce n’est pas plus aisé pour les jeunes familles, qui doivent multiplier les efforts pour trouver un logis qui leur convient. »

La coop a été un coup de chance pour elle. Son appartement neuf et insonorisé, qui donne sur un parc, elle l’apprécie chaque jour.

Elle reste malgré tout ouverte au changement, si ses besoins devaient évoluer. Il le faut, comme elle dit : « En ce moment je suis très bien, mais parfois, ça ne prend pas grand-chose pour déséquilibrer une vie. » À ce stade de la sienne, Marie est reconnaissante d’avoir trouvé un logement où elle se sent en sécurité, au calme, et où son intimité est respectée.

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